La lueur du jour se lève sur la Marmolada en même temps que mes pas

Les rois de l’escalade me proposent un itinéraire trop pentu pour mes larges sabots rigides

Je préfère revêtir mon costume de crabe aux pinces d’argent

Je grimpe avec Marco, qui comme moi, adopte une allure compatible avec son taux de globules rouges

On rejoint le sommet de marbre dans son duvet, tant pis pour le panorama

Lors de la redescente, les cliquetis des mousquetons tintinnabulent, les ferratistes pullulent, ça bouchonne même par endroits

Je retrouve Germaine, que j’avais abandonnée au creux d’un fourré, avec de la nourriture, je ne suis pas un monstre

Je la ré-installe au même endroit, et passe l’après-midi dans une douce existence de punk matinal : la sieste !

Je mets fin à ma léthargie qui s’est prolongée jusqu’au petit matin en évacuant les miettes de sommeil du coin de mes yeux et en saluant le val de Contrin

Punk à escargot ?

Dans les bois, je rencontre Vivana, une punk à hibou, capable de prédire l’avenir et d’offrir l’immortalité

Pour ne pas compromettre ma liberté de keupon, je dissuade la nymphe ladine de jeter ses maléfices sur mon âme

Un dragon nébuleux saturé en humidité dévore les Pale di San Martino, bien trop rapidement pour mes enjambées

Je me retrouve trempé jusqu’aux os, un peu ronchonchon

Les affaires complètement gorgées d’eau, je me dirige vers la casera di Focobon, un abri non-gardé. J’y trouve une troupe de 7 scouts qui s’y sont réfugiés, blottis dans leurs duvets, transis de froid

L’étroitesse des lieux me pousse tout de même à passer la nuit avec Germaine, nuitée qui sera bercée par le pianotement de 3 averses de grêle

Les prévisions météorologiques m’annoncent une désastreuse atmosphère liquide, je procrastine ma prochaine étape

Pourquoi faire aujourd’hui
Qu’est-ce tu pourrais faire demain ?

Lisa LeBlanc Pourquoi faire aujourd’hui

Dès que quelques rayons de soleil se profilent, la tribu fait s’évaporer autant que faire se peut l’eau des équipements

Cette journée consiste à vivre, hors du sentier balisé du temps, au creux de l’accueillant val di Focobon, la simple vie de simples humains

[Trovare] ogni giorno una via nuovaTrouver chaque jour une nouvelle voie
Nell’attesa impaziente di un ritornoEn attendant impatiemment un retour
Ci ritroveremo insieme più decisiNous nous retrouverons ensemble plus déterminés
È il desiderio dentro me che non cancello viaC’est le désir en moi que je n’efface pas

We’re all the same, different just by name
We can make it through until we forget that
I am you, and you are as I am,
Living simple life of simple men
Dream and fly as far as you can plan
You just believe at what you can

Yossi Sassiיוסי סאסי et Mariangela Demurtas Believe

La vie de simple punk consiste à cueillir les denrées à disposition, cuisiner un baba au rhum gâteau de semoule au whisky, s’instruire sur la condition des keupons et tenter d’apprivoiser la liberté des azurés

Après 2 nuits agitées, je retrouve les pointes affutées encore marquées par la grandinegrêle

I can’t turn back now
So hold on tight
I don’t know where the lights are taking us
But something in the night is dangerous
And nothing’s holding back the two of us
But, baby, this is getting serious
Danger-dangerous

David Guetta et Sam Martin Dangerous

Dans les rainures escarpées des reliefs, les rhomboèdriques sorbets de billes craquent sous ma précautionneuse foulée

Scorre lento il mio tempoLentement s’écoule mon temps
Che scivola sul velo della mia pelle nudaGlissant sur le voile de ma peau nue

Lacuna Coil SenzafineSans fin

Mon étape s’éternise, je décide de mettre de côté le non-conformisme de punk en passant la nuit dans un refuge, où breuvages à prix exhorbitants s’entrechoquent jusqu’à la disparition du jour

Emotional landscapes
They puzzle me
The riddle gets solved
And you push me up to
This state of emergency
How beautiful to be
State of emergency
Is where I want to be

Björk Jóga

Alors que mes vivres diminuent, la providence m’envoie des restes de punks de montagnes au bivacco Carlo Minazio, et qui plus est, des légumineuses dont je rafole !

J’y retrouve également Mannyמֶנִי, rencontré la veille, qui parcourt l’Alta Via 2 du nord au sud

Sur le chemin de la forcella d’Oltro, je fais la connaissance de Congo, un véritable chien à punk, tellement punk qu’il dévore un caillou, dont le croquant résonne dans mes esgourdes !

Je ne parviens pas à contenir ma joie et braille la chanson de la victoire :

Punk à chien, punk à chien
Hooka, hooka, hooka
Punk à chien, punk à chien
L’histoire d’amitié entre une bête et un chien

Oldelaf Et Monsieur D Punk à chien

Je déchante rapidement, Congo ayant déjà une esclave à sa solde, je n’ai d’autre choix que de reprendre mon chemin pour poursuivre ma quête

Je parviens à me faufiler dans une magnifique forêt de monolithes, aiguisés au marteau-piqueur, sans y laisser mon épiderme

Punk à poule ?

Ni Dieu ni maître, dans cette pente forestière, mes rêves s’apprêtent pratiquer la glissade sur toboggan

Détails d’étapes :

  • 4 étapes
  • 1 jour de repos
  • Globalement nuageux :cloud: :sun_behind_small_cloud: :fog:
  • 59 km
  • +5650 m
  • -6500 m

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