Céans, à l’océan, séant bienséant, c’est en boulet de canon que je m’élance du Barachois

Fissa, je fais s’évader mon enfant intérieur pour qu’on aille retrouver ensemble les autres gouzous pour notre plus grand bonheur

Juno l’iridescent accompagne mon ascension sous la chaleur hivernale et dessine sur mon visage un magnifique sourire de liberté

Lo kèr an lèrLe cœur sur un petit nuage, je m’éloigne de la bourdonnante civilisation

Autour de moi
Vogue la galère
Qui rame et tangue non sans peine et qui chavire sur les flots
Moi je préfère
Être insulaire
La tête en l’air loin des enfers continentaux […]

Mon pié si la tèrMes pieds sur la terre
La tèr mon zansèt’La terre de mes ancètres […]
Mi larg’ in romans’Je balance une romance
In romans’ pou zansèt’Une romance pour les ancètres

La Caravane Passe avec Oriane Lacaille et Fixi Insulaire

La végétation se transforme à chacun de mes pas, une bambouseraie me déroule même le tapis rouge !

Pour contrer le mercure qui descend avec l’altitude, je m’empiffre de douceurs à la capsaïcine locale : des savoureux bonbon piman !

Dans la douillette brume, les épiphytes tropicaux se dorlotent mutuellement

Avant que le fénwarcrépuscule ne laisse tomber son voile, je me trouve un petit coin de bivouac où me reposer

À l’aube, j’ouvre mes yeux dans un igloo à côté d’herbe pailletée de givre craquant

Pendant que Germaine dégèle au soleil, je me hisse jusqu’à la Roche Écrite pour tirer ma révérence à la Reine des Neiges

Alors que je reviens de mon escapade, j’aperçois furtivement Perrine farfouiller dans la broussaille

De retour à la plaine des Chicots, mon enfant intérieur se brosse les dents, avant de récupérer Germaine presque sèche

Alors que je chemine vers Dos d’Âne dans l’après-midi, je croise le chemin des nuages qui prennent de la hauteur

La vue sur Mafate est insaisissable !

Sous le plafond de brume, l’ondulante rivière des Galets me montre l’accès au plus fameux cirque de l’île

Je décide de profiter de son lit ainsi que de sa douce berceuse pour mon repos nocturne

Mais avant ça, aswarce soir avec la charmante Babeth, on file se faire une toile

Et gran matinde bon matin, pendant mon petit-déjeuner, je me délecte des aventures de Martine à la pêche

Regorgeant d’énergie, le gouzou intérieur sautille de pierre de gué en pierre de gué pour rejoindre le cirque

Il est une île
Au creux de l’univers
Où l’amour est roi
Chimères futiles
N’ont plus force de loi

Gwennyn Il est une île

Un panneau m’annonce la bienvenue, ainsi démarre mon petit tour de montagnes russes entre les îlets de Mafate

Fort heureusement, des oranges péi gorgées de soleil me rechargent les batteries

À Îlet à Bourse, sous les sonorités du vent qui joue de la flûte dans les bambous creux, accompagnés des babillages de Belina et ses camarades dans leurs nids haut perchés, mi kraz in siest’je me tape une sieste

Je poursuis mon petit gouzou de chemin, entre les hauts et les bas des îlets, entre les filaos et les chocas, sous la chaleur solaire

Les miaulements plaintifs de Merlin m’annoncent la fin de la journée

À nouveau, je fais mien le lit de la rivière des Galets

Jusqu’aux matines, le cours d’eau chante, en harmonie avec les coassements des crapauds

La mélodie est interrompue par un étrange événement en plein milieu de la nuit. La Timize, Esprit nocturne de Grand Bassin, et ses hululements lugubres, se seraient-ils égarés bien loin de leur lieu de résidence ? Que nenni, un randonneur aquatique remonte le courant, les pieds dans l’eau, à la lueur de sa lampe de poche, telle une baudroie des abysses. Interloqué mais rassuré, je le laisse accomplir son rêve, pendant que je retourne au mien

Détails d’étapes :

  • 3 étapes
  • Grand soleil et brume :sunny: :fog:
  • 52 km
  • +3550 m
  • -3100 m

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