De Robanova planina à Zgornje Jezersko

Lizzy et Jamie trainent un peu sous la tente, je prends donc les devants pour affronter les colosses des Kamniško-Savinjske Alpe

Ne sachant pas trop à quoi m’attendre, je préfère me protéger le crâne des éventuelles pierres un peu téméraires

L’Ojstrica joue à cache-cache derrière son antécime

Une fois sur la cime, je m’imagine gambader guilleret sur la crête où s’alignent les sommets à venir, les cumulus quant à eux menacent de venir jouer les trouble-fête

Lorsque je redescends, je croise les randonneurs d’outre-Atlantique qui se lancent dans l’ascension de l’Ojstrica, malgré les nuages qui s’amoncellent
Je préfère ne pas faire le pied de grue et décide de continuer pendant que le temps se montre clément
Une paire d’heures plus tard, alors que je crapahute sur la géante huppe rocheuse du Planjava, un cri au loin me glace le sang. Je crois reconnaître la voix de Jameson et hurle à plein poumons pour demander au couple si tout va bien. Après un court silence, Eliza à son tour s’époumone pour me répondre qu’ils vont bien. Tout de même très inquiet, je zoome avec mon appareil photo et entrevois 2 silhouettes, secouées mais vivantes
Beaucoup trop angoissé, je préfère patienter. Les cieux font d’ailleurs preuve d’indulgence à notre égard et décident de ne pas envenimer la situation

Je les guide d’où je suis, le sentier étant, par endroits, plus facile à visualiser à distance
Au bout d’une heure, ils me rejoignent, et, pour évacuer mon anxiété dans l’atmosphère, je les serre dans mes bras. Jameson m’explique qu’il a fait une chute de

Pommette encore noircie par la chute, mais peu importe, on se remet de nos émotions avec sourires et mousses
On partage la soirée avec Maileen, une allemande loquace, elle aussi désireuse de parcourir les montagnes slovènes, à qui on raconte nos péripéties de la journée
Le lendemain, Eliza et Jameson prennent la sage décision de poursuivre leur lune de miel en se dirigeant vers la vallée, plutôt que de continuer avec un genou qui pourrait poser problème à un pire moment

Maileen et moi poursuivons donc tous les 2 nos quêtes respectives sur les flancs des mastodontes

La teutonne s’évertue à récupérer les tampons sur sa route, avec beaucoup de succès jusqu’à présent
J’apprends que ma nouvelle pote de trek est végétalienne à la maison, végétarienne sociale, et qu’elle pratique le bloc, tout ça me rappelle vaguement un enquêteur actuellement en Slovénie. Elle a également beaucoup marché et voyagé, seule ou accompagnée de ses parents ou de ses amis

On fait une incursion de quelques centaines de mètres en pays autrichien, pour gratouiller les hanches des géants de l’autre côté de la frontière

De retour en Slovénie, on installe notre campement sous le

On finit la journée à lire entre nos vies et écrire nos vies entre les lignes, en admirant les Karavanke dévorer le jour

Sur notre route matinale, 2 autrichiennes, harnachées, redescendent du sommet

Je revêts moi aussi ma tenue de crabe aux pinces d’argent

À l’ombre du Rinka, aucune goutte de sueur ne s’échappe de nos vaillantes enveloppes corporelles

En haut, je remarque que les casques sont de plus en plus présents sur la tête des randonneurs

Poussés par l’adrénaline coulant à flot dans nos veines, on poursuit notre journée en direction du Skuta, l’autre titan de l’étape

À la cime, on papote avec Luka et Nika, 2 slovènes randonneurs et voyageurs, qui nous partagent leur rêve de partir en Islande, sur le point de se réaliser

Éreintés par la journée, on étale notre campement et tout notre fatras sur un semblant de carré d’herbes

Les rayons du soleil nous viennent en aide pour nous hydrater

Au lever du jour, le resplendissant Grintovec semble attendre avec impatience notre foulée frétillante

Bien reposés, l’ascension se fait dans la douceur, seuls quelques passages câblés transforment nos pas hardis en pas précautionneux

I hunger for the vertigo, the silver moonlight
It’s where I wanna be
Screaming at the walls of fire
But I’m still running free
In the silver moonlight I can breathe
Within temptation Silver Moonlight

Une fois sur le crâne chauve du Grintovec, on improvise une sarabande moderne d’allégresse

Derrière les pointes acérées du

Lenart le chocard : Le soleil a transporté ton regard vers les Karavanke, la lune a guidé tes pas jusqu’au Grintovec, d’où tu as pu apercevoir le Triglav, as-tu vraiment besoin de plus de signes pour continuer ton investigation ?

Pour en avoir le cœur net, je décide néanmoins de gravir le saillant et rougeoyant Kočna

Mais finalement c’est dans le rétroviseur que je jette un œil, plein de nostalgie, pour apercevoir de gauche à droite Koroška Rinka, Skuta, Ojstrica, Planjava et Grintovec
La redescente n’est pas vraiment des plus drôles, les câbles ne se nichent pas là où on le souhaiterait, mais on s’en sort sans bobo en avançant sans précipitation

Les genous de Maileen sont crevés, ils vont se reposer au refuge, pendant que les miens préfèrent continuer jusqu’à

Je lui dis
Détails d’étapes :
- 4 étapes
- beau soleil
- 32 km
- +4000 m
- -4100 m
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