De Trenta à Planina Razor
Les kiwis sont plus matinaux que moi aujourd’hui, je leur emboîte le pas, mais de loin, je les retrouverai sur le chemin ou ce soir
La Soča fusionne avec la vaporeuse et mystique Zadnjica dont je remonte le courant, émerveillé
Ožbej l’abeille : Je suis une ancienne étoile du showbzzz, je te fais une petite danse en 8 pour te montrer la direction d’un endroit où tu pourrais retrouver Corne d’Or. Quand tu le verras, tu lui claqueras une bzzz de ma part !
D’après les indications de la butineuse, la
Le sentier se transforme en autoroute, il a été construit pendant la Grande Guerre pour permettre aux soldats de passer d’une vallée à l’autre
Un nom de vallée pareil attire forcément les masses, d’ailleurs les
Šarlot la marmotte : Pfff… Pas moyen de pioncer en paix ici, vivement l’hiver !
Le plus grand des lacs arbore une parure turquoise et saphir, malgré la météo mitigée. Charmé, je comprends mieux l’engouement pour les lieux
L’après-midi déjà bien avancé, je décide de m’arrêter au 1er refuge que je repère
Je m’en vais discutailler avec 4 belges francophones. Ils arpentent les environs pour quelques jours, en compagnie de 16 scouts dont ils ont la responsabilité
Les discussions désopilantes mènent bon train, mais au fur et à mesure, l’atmosphère s’emplit de cris de marmaille, de chants alcoolisés et de fracas de marmites, pour servir la meute d’humains affamés. Complètement oppressé, je me soustrais à cette cacophonie
Légèrement en retrait du refuge, se trouve un bivak, un abri non-gardé, aussi appelé
Au petit jour, je refais surface loin des foules. Le tintamarre assourdissant de la veille s’est métamorphosé en un silence respectueux
Les arbustes gardent les traces des sanglots rafraîchissants de la nuit dernière
Des ruines de baraquements racontent le passé militaire agité du massif
Le ciel, qui menace d’être agité lui aussi, met fin à ma journée un peu plus tôt que prévu
Je reprends, au lever du jour, ma route vers le Krn, prématurément interrompue la veille
Miha : Ô gastéropode à la coquille fractale, toi qui épouses en permanence ton environnement et le moment présent, aurais-tu quelque information concernant Zlatorog ?
Lijo l’escargot : Ma parole, tu n’as d’yeux que pour Corne d’Or ! J’ignore où il se trouve, mais je peux te dire que tes amis néo-zélandais m’ont doublé à vive allure hier ! Ils se dirigeaient dans la même direction que toi aujourd’hui, vers le Krn
Miha :
Lijo l’escargot : 🎵 Les cornes brunes comptent pas pour des prunes 🎵
Au sommet, je jubile devant les Dolomites, qui plantent en moi une graine à arroser pour un potentiel futur rêve
Des vestiges des tumultes du début du siècle dernier subsistent sur le sentier
Je projette mes pas dans ceux d’un soldat de la Grande Guerre, et m’imagine patrouiller valeureux sur le balcon montagneux devant moi pour surveiller la zone
Le prochain refuge se cache derrière la dernière pointe de la crête, mon moral lui file se planquer dans mes chaussettes
Rare et solitaire, l’edelweiss symbolise la bravoure, car seuls les alpinistes les plus habiles seraient capables de l’atteindre et le cueillir. Un immense bouquet vient faire mentir tous ces ragots, mais blinde mon âme de courage dont elle a bien besoin pour poursuivre
Urh le paon-du-jour : Tu m’as l’air bien mal en point humain, j’envoie quelques textos-phéromones à mes amis et on t’accompagne un bout de chemin
Une nuée de papillons de toutes les couleurs s’envole alors, tourbillonne au milieu de mes lourds pas et transforme ma démarche zombiesque en valse délicate
Au refuge, de réconfortants sourires familiers viennent gorger de gaieté mon poitrail
Autour d’un ričet, une soupe d’orge, aux haricots et divers légumes, Jane et Chris me confirment qu’il n’ont pas passé la nuit dans le refuge bruyant il y a 2 jours. Ils ont senti venir le capharnaüm et ont préféré fermer l’œil dans le suivant
Le repas terminé, la fatigue de notre journée nous rattrape et nous font nous effronder dans nos lits
Détails d’étapes :
- 3 étapes
- Éclaircies
- 53 km
- +3450 m
- -2800 m
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