De Planina Razor à Idrija
Jane et Chris ont encore déguerpi de bonne heure aujourd’hui, leur chambre est vide lorsque je me réveille
Au menu du jour : purée de pois cassés !
Même aux sommets, au Vogel comme au Rodica, la vue ne se renouvelle pas vraiment
Didjej le bourdon : La météo varie très rapidement par ici, fais preuve de patience !
Effectivement, une crête entre arbustes et pierres saillantes finit par se dégager des nuages
Cela ne dure pas bien longtemps, un orage me surprend, juste quelques instants avant que je n’arrive au refuge. Les kiwis ont évité la pluie et sirotent tranquillement des boissons chaudes à l’intérieur. Une groupe d’hispanophones, vêtements gorgés de pluie, investissent également les lieux plus tard
Pour réchauffer nos âmes, Jane nous offre un concert privé
Le lendemain, je découvre ébloui la cime adossée au refuge,
Un sommet dénué d’arbres attire mon attention pendant ma descente dans la vallée, je vais continuer mon investigation par là-bas
Au fond de la vallée, je retrouve Jane et Chris, accompagnés de 2 de leurs amis. Les néo-zélandais arrêtent leur épopée montagnarde pour se transformer en architectes. Ils vont donner un coup de main à leurs copains pour retaper la ferme dans laquelle ils vivent. Je leur dis au revoir, avec un léger pincement au cœur, mais la tête chargée de leurs potins rocambolesques de cyclo-aventuriers !
Un doux parfum de liberté souffle sur Germaine, hors du royaume de Zlatorog, elle est de nouveau la bienvenue ! Nullement rancunière, ma loyale complice fait même un clin d’œil au Triglav avant de s’endormir paisiblement avec moi
À l’aube, je fonce rechercher la lumière, trouver la clarté au Porezen
J’y trouve plutôt de lugubres casemates, rappelant les années sombres qu’a connues le site il y a quelques décennies
Zlatan le taon : Il n’y a plus vraiment de montagnes par ici, plutôt de hautes collines, mais peut-être que Corne d’Or vagabonde comme toi, hors de son territoire ?
Justement, un duo de collines, ou plus précisément le canyon entre ces 2 collines capte mon regard, attirées, mes jambes m’y emmènent
Les vestiges de
En fin de journée, je pars en quête d’eau et m’arrête à une maison pour en demander. Je fais la connaissance de Boštjan, ainsi que de sa famille, qui m’invite à prendre apéro et dîner
Le père de famille a très envie de parler, même s’il cherche un peu ses mots en anglais. Les mains abîmées par le labeur, il me raconte sa vie où il n’avait de temps que pour le travail. Il est fier d’avoir pu élever ses 4 enfants, et faire en sorte qu’ils ne manquent de rien
Les heures passent alors qu’on discute de l’ex-Yougoslavie, de l’inflation, de la corruption du gouvernement slovène, et bien d’autres sujets qui peuvent mettre au tapis les rêves de tout un chacun. Je finis par demander à passer la nuit sur son terrain car le soleil commence à décliner
Le ciel est paresseux aujourd’hui
Pi moi aussi
[…]
Sur mon épaule est mon baluchon
Usé à la corde pi qui déborde
L’âne est boqué, y veut pu avancer
Trop de millage sous les pieds
[…]
Le ciel pèse une tonne aujourd’hui
Pi moi aussi
Lisa LeBlanc Entre toi pi moi pi la corde de bois
Frank le bœuf : Il fait un vent à décorner les chamois ce matin ! À la place de Corne d’Or, je ne traînerais pas ici, je n’aurais pas envie de perdre mes joyaux
Alors que je commence à perdre espoir pour ce qui est de rencontrer le caprin aux cornes dorées, j’aperçois Idrija au creux de son vert écrin qui m’invite à méditer sur la suite de mon investigation
Sur le sentier menant à la ville, en face d’une traditionnelle boîte à tampons de randonnée, un poteau creux m’intrigue. À côté d’un verre à shot, orné de prunes, trône une bouteille pleine d’un liquide transparent. Mon nez me confirme l’association d’idées qui vient de me traverser l’esprit, je me prends donc un remontant pour la descente.
Détails d’étapes :
- 4 étapes
- Nuages et éclaircies
- 67 km
- +3950 m
- -4900 m
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